Imaginez un monde où votre téléphone ne serait plus un objet que vous tenez dans votre main, mais une partie intégrante de vous-même, presque comme une extension de votre propre corps. Cette vision futuriste, digne d’un roman de science-fiction, nous vient de Martin Cooper, souvent salué comme l’inventeur du téléphone portable. Lors d’une récente entrevue avec l’Associated Press, cet éminent pionnier, aujourd’hui nonagénaire, a partagé ses réflexions sur les ombres et lumières de la technologie actuelle, mais surtout, sur ce que l’avenir nous réserve.
L’odyssée du téléphone, de la brique à l’intégration corporelle
En 1973, alors qu’il œuvrait chez Motorola, Martin Cooper concevait le premier téléphone portable, un appareil lourd et encombrant, surnommé “la brique” pour son poids dépassant le kilogramme. Aujourd’hui, près de cinquante ans après ce premier appel historique, les smartphones sont devenus des bijoux de technologie, compacts, légers et bourrés de fonctionnalités. Mais Cooper, loin de se reposer sur ses lauriers, regarde déjà vers l’horizon technologique.
Un futur où l’homme et la machine ne font qu’un
Selon Cooper, les téléphones du futur pourraient bien se fondre dans notre anatomie, se distribuant à travers notre corps sous forme de capteurs intégrés, veillant en permanence sur notre santé. L’idée que notre propre corps puisse un jour servir de source d’énergie pour ces dispositifs intégrés fascine autant qu’elle interroge. “Le corps humain est la station de charge, n’est-ce pas ? Vous ingérez de la nourriture, vous créez de l’énergie. Pourquoi ne pas avoir ce récepteur pour votre oreille intégré sous votre peau, alimenté par votre corps ?”, s’interroge-t-il.
Au-delà des smartphones : quelles alternatives ?
La question de ce qui succédera aux smartphones est au cœur des réflexions de nombreuses entreprises technologiques. Meta (anciennement Facebook), sous la houlette de Mark Zuckerberg, parie sur les lunettes de réalité augmentée comme prochain vecteur de notre connexion au monde numérique. D’autres, comme Neuralink, la start-up d’Elon Musk, travaillent sur des interfaces cerveau-machine permettant de contrôler la technologie par la pensée. Si l’approche de Meta repose sur un capteur porté au poignet, Neuralink va plus loin, envisageant l’implantation directe de puces dans le cerveau.
Ces perspectives, aussi excitantes qu’inquiétantes, nous confrontent aux limites éthiques et pratiques de l’intégration de la technologie à notre biologie. Martin Cooper, malgré les défis liés à la vie privée, à l’exposition des mineurs à des contenus inappropriés ou à l’addiction aux smartphones, reste optimiste quant à notre capacité à résoudre ces problématiques. Son regard tourné vers l’avenir nous invite à réfléchir non seulement à ce que nous voulons que la technologie apporte à notre vie, mais aussi à la place que nous sommes prêts à lui accorder dans notre intimité corporelle et mentale.